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Judo aux paralympiques : pour ses sixièmes Jeux, Sandrine Martinet s’offre une médaille d’argent qui « vaut de l’or »

Mais qu’est-ce qui motive encore Sandrine Martinet ? A bientôt 42 ans (en novembre), dont près de la moitié à arpenter les tatamis du monde entier, la judoka française s’est offert une nouvelle médaille, d’argent, jeudi 5 septembre, en finale du tournoi paralympique des moins de 48 kg en catégorie J2 (malvoyants).
En six participations aux Jeux, si elle s’est adjugé l’or à Rio, en 2016, la Montreuilloise (Seine-Saint-Denis) avait déjà atteint trois fois la deuxième marche du podium : à Athènes en 2004 (date de l’entrée du judo dans le programme paralympique féminin, seize ans après son arrivée chez les hommes), Pékin en 2008, et Tokyo en 2021.
« Autant les trois autres [médailles d’argent], je les boude un peu, car j’aurais pu faire mieux et j’avais quelques regrets sur les finales, mais pas sur celle-là », a-t-elle raconté, à l’issue du dernier combat, contre la championne du monde en titre, Akmaral Nauatbek. La Kazakhe décroche, à 25 ans, son premier titre paralympique.
« Cela a été tellement dur d’arriver jusqu’ici, ce n’est pas de l’or, mais elle vaut de l’or », a relevé Sandrine Martinet, avant de participer à la cérémonie des vainqueurs, serrant sa médaille dans sa main pour bien en apprécier la valeur.
Si elle n’éprouve aucun regret pour cette finale, au cours de laquelle elle estime avoir « tout donné », cette mère de deux enfants reconnaît avoir souffert durant sa préparation : « On fait énormément de sacrifices, je viens de passer un mois sans voir ma famille, insiste-t-elle. La préparation a été longue, douloureuse, difficile. »
« Je pars une partie de la semaine pour aller à Paris m’entraîner à l’Insep [Institut national du sport, de l’expertise et de la performance] et à l’Institut du judo, après je rentre à la maison et puis, il y a les stages, les compétitions », détaille la kinésithérapeute, installée dans le Mâconnais (Saône-et-Loire).
La multimédaillée fait partie des trois membres de l’équipe de France de judo (qui compte neuf qualifiés) invités à s’entraîner avec l’élite du judo tricolore. « La seule différence avec le judo, c’est la saisie du kimono », précise Antoine Hays, le directeur du para judo. Au début de chaque séquence de combat, Sandrine Martinet doit installer une main à la manche de son adversaire, l’autre au revers.
Des gestes répétés des milliers de fois par cette passionnée de sport née avec une pathologie appelée achromatopsie, une maladie génétique qui provoque une non-vision des couleurs et une extrême sensibilité à la lumière. Dans la cour de récréation, l’écolière s’essaye d’abord au football, puis découvre le judo à 9 ans. Rapidement, elle participe à des compétitions valides avant d’exceller dans le para judo.
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